Grégoire Ier le Grand (saint)

[Rome v. 540 - id. 604], pape de 590 à 604.

Nommé préfet de Rome en 572 et entré dans la vie monastique en 574, il est nonce à Constantinople de 579 à 585. En 590, le clergé et le peuple de Rome l'appellent pour succéder au pape Pélage II. Son pontificat est marqué par l'affirmation de la primauté romaine, par une profonde réforme disciplinaire et liturgique de l'Église et par une politique de conversion des ariens et d'évangélisation des populations d'Angleterre. La tradition lui attribue la réorganisation du chant liturgique de l'Église, ou plain-chant, qu'on appela pour cela « chant grégorien ».

— Grégoire VII (saint) [Hildebrand] (Soana, Toscane, v. 1020 - Salerne 1085), pape de 1073 à 1085.

Moine bénédictin, conseiller de cinq papes, il succède à Alexandre II et prend en main la réforme de l'Église, condamne la simonie et le relâchement des mœurs ecclésiastiques. Face à l'empereur Henri IV, il affirme l'indépendance de l'Église et, clôturant ainsi la première phase de la querelle des Investitures, obtient la soumission du souverain à Canossa (janv. 1077). Mais, avec la contre-attaque de celui-ci, qui fait nommer un antipape, Grégoire doit se réfugier pour le reste de ses jours en Sicile. L'importance de son action, qualifiée de « réforme grégorienne », sera reconnue quelques décennies plus tard.

— Grégoire IX (Ugolino, comte de Segni) [Anagni v. 1170 - Rome 1241], pape de 1227 à 1241.

Son pontificat est marqué par la lutte du Sacerdoce et de l'Empire : dès 1227, Grégoire excommunie Frédéric II. Après d'autres péripéties qui amènent le pape à délier les sujets de celui-ci de leur serment de fidélité et à envahir la Sicile, l'empereur reprend l'avantage et parvient aux portes de Rome lorsqu'on lui annonce la mort du pontife. La collection des Décrétales de Grégoire IX (1234) constitue une des parties essentielles du droit canonique.

— Grégoire XI (Pierre Roger de Beaufort) [Rosiers-d'Égletons, Corrèze, 1329 - Rome 1378], pape de 1370 à 1378.

Poussé par Catherine de Sienne et la population romaine, il se décide à quitter Avignon et à rétablir le siège de la papauté à Rome (1377). Il a été le dernier pape français.

— Grégoire XIII (Ugo Boncompagni) [Bologne 1502 - Rome 1585], pape de 1572 à 1585.

Il travaille à l'application des décrets du concile de Trente, se montre favorable à la politique espagnole, fait appel aux jésuites pour les missions et les collèges, favorise les séminaires et la formation intellectuelle du clergé. En 1582, il donne une édition du Code de droit canonique et promulgue la réforme du calendrier à laquelle son nom est resté attaché.

— Grégoire XVI (Bartolomeo Alberto, puis Fra Mauro Cappellari) [Belluno 1765 - Rome 1846], pape de 1831 à 1846.

Religieux camaldule, orientaliste et théologien distingué, il affronte une des grandes crises modernes avec un esprit défiant à l'égard des nouveautés. Il combat l'esprit révolutionnaire dans ses États en faisant appel notamment à la France et à l'Autriche. Par son encyclique Mirari vos (1832), il condamne La Mennais et dénonce les idées libérales.