nom féminin
(bas lat. pollutio)
On parle de pollution lorsqu'une substance est présente dans un milieu en quantité suffisante pour créer une nuisance. Certaines substances ne sont polluantes qu'à partir d'un certain seuil de concentration et, à ce titre, des produits naturels comme les fumées volcaniques peuvent être polluants. On distingue la pollution de l'atmosphère, des eaux et des sols. Celle-ci a une incidence sur la flore, la faune et l'homme.
La pollution atmosphérique.
Elle est due à l'émission de produits gazeux ou solides dont les origines sont diverses. Dans les zones urbaines et industrielles, les gaz proviennent des échappements des véhicules et des rejets des cheminées d'usines. L'un des polluants les plus fréquents est le monoxyde de carbone, dû à la combustion des hydrocarbures (pétrole et charbon). D'autres, tels les oxydes d'azote et les anhydrides sulfureux, forment les smogs, nuages de gaz provoquant bronchites, troubles pulmonaires et irritation des yeux. Chez les végétaux, ils entraînent une chute prématurée des feuilles, inhibent la croissance et finalement entraînent la mort. Quant au dioxyde de carbone, il crée une couche empêchant la diffusion vers les hautes couches de l'atmosphère des radiations énergétiques (effet de serre), ce qui provoque un réchauffement progressif de la Terre. Les chlorofluorocarbures (CFC), contenus notamm. dans les aérosols et les réfrigérants, portent atteinte à la couche d'ozone, qui filtre les rayonnements ultraviolets cancérigènes. Les pays industrialisés ont totalement cessé la production de CFC en 2007 (grâce au protocole de Montréal). Cependant leurs substituts, les hydrochlorofluorocarbures (HCFC), sont également nocifs pour la couche d'ozone. Le protocole de Montréal prévoit leur élimination totale entre 2030 (pays industrialisés) et 2040 (pays en développement). Transportés par le vent, les polluants gazeux ou poussiéreux diffusent sur de grandes distances. Ils peuvent retomber sous forme de pluies acides, provoquant la mort des forêts, comme c'est le cas en Europe centrale et dans l'est de la France.
La pollution des sols et la pollution de l'eau.
Elles sont souvent intimement liées. Après épandage sur les sols, les engrais pénètrent en profondeur et se retrouvent dans les nappes phréatiques. Ils peuvent aussi être lessivés en surface par les eaux de pluie et polluer les cours d'eau, qui se déversent ensuite dans les lacs ou dans la mer. À ces engrais s'ajoutent les pesticides et tous les rejets industriels, dont les hydrocarbures. L'augmentation dans les étangs, lacs et rivières de la concentration en sels minéraux (nitrates et phosphates, notamm.) provoque des déséquilibres écologiques. Les algues planctoniques pullulent en surface, formant une couche empêchant la lumière de pénétrer dans l'eau, ce qui entraîne la mort des plantes aquatiques. De plus, les algues planctoniques mortes s'accumulent sur les fonds et sont décomposées par des bactéries consommatrices d'oxygène. L'oxygène se raréfie, ce qui provoque la mort des animaux aquatiques. Ce phénomène, appelé eutrophisation quand il a des causes naturelles, est plutôt qualifié de dystrophisation quand il est dû à des rejets agricoles ou industriels.