Belgique, en néerl. België (nom féminin)

État fédéral de l'Europe occidentale, sur la mer du Nord, limité par les Pays-Bas au nord, l'Allemagne et le Luxembourg à l'est, la France au sud ; 30 500 km2 ; 11 484 055 habitants (Belges). CAPITALE Bruxelles. V. princ. Anvers, Gand, Charleroi, Liège. La Belgique comprend trois Communautés culturelles (flamande, française, germanophone) et trois Régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles-Capitale), et compte dix provinces (Anvers, Brabant flamand, Brabant wallon, Flandre-Occidentale, Flandre-Orientale, Hainaut, Liège, Limbourg, Luxembourg, Namur). LANGUES : néerlandais, français et allemand. MONNAIE : euro.

GÉOGRAPHIE

Disposant d'une façade maritime sur la mer du Nord, la Belgique est un pays de plaines et de bas plateaux s'élevant au S.-E., vers le massif ardennais. Le climat océanique, tempéré, aux amplitudes thermiques réduites, aux précipitations régulières et bien réparties sur l'année, domine ; il se durcit toutefois dans l'Ardenne, souvent boisée, parfois humide (fagnes).

Population. État très densément peuplé (env. 370 hab./km2, chiffre stable compte tenu de la baisse du taux de natalité), très ouvert aux échanges internationaux (exportant plus de la moitié de son PIB), la Belgique connaît deux problèmes majeurs, partiellement liés, l'impact de la crise économique mondiale et la permanence de la tension entre les Flamands, néerlandophones (majoritaires), et les Wallons, francophones. En réalité, il existe 4 régions linguistiques si on y ajoute quelques communes de l'extrémité orientale, de langue allemande (moins de 1 % de la population), et surtout l'agglomération de Bruxelles, officiellement bilingue, en réalité à large majorité francophone. Mais la Flandre est désormais la région la plus dynamique alors que la Wallonie a été frappée par la désindustrialisation.

Économie. Le poids de l'industrie, tôt développée, a diminué. L'extraction houillère a cessé, la sidérurgie a reculé, mais mieux résisté. La métallurgie des non-ferreux, héritage de la période coloniale, demeure plus active (cuivre, plomb, zinc). Dans la métallurgie de transformation, le montage d'automobiles et la construction navale stagnent. Le textile se maintient difficilement. La chimie (à base de pétrole importé) est la branche la plus compétitive. L'énergie nucléaire reste importante (37 % de l'électricité).

L'agriculture emploie moins de 2 % des actifs. Les produits de l'élevage satisfont les besoins nationaux, mais des importations de céréales, de pommes de terre et de fruits sont indispensables. Les services occupent plus des deux tiers de la population active et fournissent aussi la majeure partie du PIB. Leur importance est liée à l'ancienneté de l'urbanisation (caractérisée par un tissu serré de villes petites ou moyennes dominées par les agglomérations de Bruxelles, Anvers, Liège et Gand) et du commerce (Anvers demeure l'un des grands ports européens).

Le commerce extérieur (167 % du PIB) s'effectue principalement avec les partenaires de l'Union européenne.

HISTOIRE

Peuplé par des Celtes, le territoire de la Belgique est conquis par César au Ier s. av. J.-C. Envahi à partir du IVe s. par les Francs, il fait ensuite partie de l'Empire d'Occident fondé par Charlemagne.

843. Au traité de Verdun, le pays est partagé entre la France et la Lotharingie, l'Escaut servant de frontière.

Les principautés et les villes. Dès le XIIe s., les villes flamandes (Bruges, Gand, Anvers) se développent et s'enrichissent grâce à l'industrie textile.

À partir du XIVe s., le territoire passe progressivement sous le contrôle des ducs de Bourgogne et devient une des composantes des Pays-Bas.

1477. Les différents fiefs de la région (Flandre, Brabant, Hainaut) passent après la mort de Charles le Téméraire à la maison de Habsbourg.

Le règne de Charles Quint est marqué par un grand essor économique. Devenu possession des Habsbourg d'Espagne sous Philippe II, le territoire est un des principaux foyers de la Réforme. L'absolutisme espagnol, incarné par le duc d'Albe, provoque l'insurrection des provinces du Nord (actuels Pays-Bas).

1579. Proclamation de l'indépendance de la république des Provinces-Unies.

Les provinces du Sud (l'actuelle Belgique), de religion catholique, restent sous la domination espagnole. Le cadre territorial de la future Belgique se précise au XVIIe s. avec la cession de territoires aux Provinces-Unies et à la France (notamment le Brabant septentrional, l'Artois et une partie de la Flandre et du Hainaut).

1713. Le territoire belge passe à l'Autriche.

Le « despote éclairé » Joseph II veut réorganiser la Belgique ; une révolution brabançonne chasse les Autrichiens (1789).

1790. Proclamation de l'indépendance des États belgiques unis.

1795. La France annexe la Belgique à la suite des guerres révolutionnaires contre l'Autriche. Les provinces belges deviennent françaises.

1815. Le congrès de Vienne décide la réunion de la Belgique et de la Hollande en un royaume des Pays-Bas.

L'union, artificielle, provoque une opposition culturelle, religieuse et linguistique de la part des Belges.

Le royaume de Belgique
1830. Une insurrection bruxelloise amène la proclamation de l'indépendance de la Belgique.

La neutralité du nouvel État est garantie par les grandes puissances.

1831-1865. Règne de Léopold Ier.

1865-1909. Règne de Léopold II, qui acquiert à titre personnel l'État du Congo (l'actuelle République démocratique du Congo), puis le cède à la Belgique (1908).

Au XIXe s., la lutte entre libéraux et cléricaux domine la vie politique ; le parti ouvrier belge est fondé en 1885 à Bruxelles.

1909-1934. Règne d'Albert Ier.

Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), la Belgique reste presque tout entière sous occupation allemande. La paix revenue, elle se voit confier par la Société des Nations un mandat sur le territoire africain du Rwanda-Urundi, anc. possession allemande.

28 mai 1940. La Belgique capitule : les Allemands occupent le pays jusqu'en sept. 1944.

1951. Léopold III, accusé d'une attitude équivoque à l'égard des Allemands, abdique. Son fils Baudouin Ier lui succède. La vie politique belge contemporaine est marquée par l'alternance au pouvoir des socialistes et des sociaux-chrétiens, parfois regroupés dans un gouvernement de coalition.

1958. Le pacte scolaire apporte une solution au problème qui oppose l'Église aux libéraux et aux socialistes depuis le XIXe s.

La Belgique a réalisé avec le Luxembourg et les Pays-Bas une union douanière et économique : le Benelux (1948). Elle est membre fondateur de la Communauté économique européenne (1958), dont Bruxelles est la capitale. La décolonisation a fait perdre à la Belgique le Congo belge. Sur le plan économique, le déclin du charbon a provoqué une grave crise dans les houillères wallonnes. Le « problème linguistique », enfin, oppose Flamands et Wallons.

1970-1980.  Lancement de la régionalisation. Les régions de Flandre et de Wallonie voient le jour en 1980 en même temps que la Communauté flamande, la Communauté française et la Communauté germanophone. La question du statut de Bruxelles est réglée en 1989.

1979-1992. Wilfried Martens dirige le gouvernement. Il engage un processus de décentralisation donnant davantage de pouvoirs aux Régions et aux Communautés.

1992. Jean-Luc Dehaene devient Premier ministre.

1993. La révision constitutionnelle transforme la Belgique en un État fédéral aux pouvoirs décentralisés. À la mort de Baudouin Ier, son frère Albert II lui succède.

1999. Guy Verhofstadt devient Premier ministre.

2007. Les chrétiens-démocrates flamands remportent les élections mais les divergences entre Flamands et Wallons sur le fédéralisme provoquent une grave crise politique.

2008-2014.  Les négociations sur la réforme des institutions piétinent. Le conflit se débloque à partir de 2011 après une très longue crise politique.

2014. Percée électorale des nationalistes flamands (N-VA, Alliance néo-flamande), qui participent pour la première fois au pouvoir au niveau fédéral. Charles Michel prend la tête d'un gouvernement de coalition de centre droit.

2018. Des désaccords entraînent la fin de la coalition gouvernementale ; C. Michel démissionne, provoquant une nouvelle crise politique.

2020. Après un gouvernement intérimaire de Sophie Wilmès (oct. 2019-oct. 2020), le libéral Alexander De Croo est nommé Premier ministre.