Dès 1915, il expérimente certaines techniques cinématographiques nouvelles et tourne successivement la Zone de la mort (1917), Mater Dolorosa (1917), la Dixième Symphonie (1918 ; version sonore en 1932), J'accuse (1919 ; version sonore en 1937), la Roue (1923) et surtout Napoléon (1927), œuvre monumentale destinée à être projetée sur trois écrans. Gance, dont les projets sont souvent rejetés ou incompris, n'aura que peu d'occasions ultérieures de réaliser ses scénarios. Son goût de l'épopée, son lyrisme touffu, son sens visionnaire effraient les producteurs. Il doit se contenter de tourner des œuvres aux ambitions plus limitées (en 1935, il sonorise son Napoléon et signe Lucrèce Borgia, puis la Tour de Nesle [1954] et Austerlitz [1960]). Pionnier du langage cinématographique, il a aussi inventé plusieurs procédés techniques révolutionnaires tels que la perspective sonore, en 1929, le Pictographe, en 1938, et surtout la polyvision (1925) et le triple écran, qui influencera les inventeurs du CinémaScope.
