peinture [pɛ̃tyr] 

nom féminin

(lat. pop. *pinctura, class. pictura)

  1. Matière colorante liquide propre à recouvrir une surface, constituée de pigments de couleur dispersés dans un liant fluide ou pâteux destiné à sécher : Un pot, un tube de peinture.
  2. Action de recouvrir une surface, un support avec cette matière : Peinture au pistolet, au rouleau.
  3. Couche de couleur recouvrant un objet, un matériau : La peinture s'écaille.
  4. Art et technique de représentation qu'utilise l'artiste peintre : Faire de la peinture à l'huile. Un livre sur la peinture.
  5. Œuvre d'un artiste peintre ; ensemble des œuvres d'un pays, d'une époque : Une galerie de peintures contemporaines (SYN.  tableau). La peinture hollandaise du XVIIe siècle.
  6. Représentation par l'écrit : La peinture des mœurs (SYN.  description, fresque).
  7. Ne pas pouvoir voir qqn en peinture, ne pas pouvoir le supporter.

Malgré les évolutions, du paléolithique (peintures rupestres de Lascaux ou d'Altamira) au XXe s., la permanence d'un support, de pigments de couleur, d'un liant (ou médium) et d'un diluant définit techniquement, depuis la plus lointaine antiquité, le travail pictural.

Jusqu'à la mise au point de la peinture à l'huile, l'eau constitue la base des divers procédés : la fresque, réalisée sur un mur enduit de mortier frais et dont le prestige ancien est renouvelé et maintenu par les peintres italiens du XIVe au XVIIIe s. (par ex. Giotto, les Lorenzetti, Masaccio, Piero della Francesca, Mantegna, Michel-Ange, Pierre de Cortone, Tiepolo...) ; la détrempe (soit simple, avec de la colle ou de la gomme, soit complexe, avec de l'œuf [tempera], de l'huile, de la résine ou de la cire), associée souvent à la fresque (Pompéi), mais surtout employée au Moyen Âge pour la peinture des panneaux et des retables (sur bois enduit) ; la gouache, déjà utilisée par les enlumineurs médiévaux et particulièrement appréciée par les artistes français des XVIIe et XVIIIe s. ; l'aquarelle, qui joue, sur le papier, de la transparence, de la fluidité.

Avec l'adoption généralisée, au XVIe s., de l'huile comme liant de la peinture (procédé attribué par Vasari à Van Eyck) et de la toile comme support, la technique picturale se modifie, l'emploi d'une pâte à la fois consistante et fluide permettant les effets de translucidité ainsi que la fusion délicate des tons (facture précieuse des Flamands, sfumato de Léonard de Vinci), puis, avec le développement des empâtements, les jeux de touches (« balayées » chez Titien, fragmentées chez Velázquez) et de matière (modulations de Rubens, triturations de Rembrandt). Les couleurs en tubes, fournies par le commerce à partir du XIXe s. (au lieu des préparations faites jusque-là dans l'atelier du peintre), permettent une simplification du métier et offrent, en dépit de certaines erreurs techniques, une gamme de teintes plus étendue (impressionnisme, fauvisme...). Enfin, la chimie moderne propose des peintures nouvelles d'une grande souplesse et commodité d'emploi (émulsions acryliques).