papauté [papote] 

nom féminin

  1. Dignité, fonction de pape : Être élevé à la papauté (SYN.  pontificat).
  2. Administration, gouvernement d'un pape ; durée de son pontificat.

Dérivé de papa, titre honorifique signifiant « père » et donné jusqu'au VIIe s. à tous les évêques, et plus particulièrement à celui de Rome, le terme de papauté en est venu, vers le XIe s., à désigner à la fois l'administration catholique centralisée sous la primauté de l'évêque de Rome et la dignité ou les pouvoirs de ce dernier, considéré depuis les origines du christianisme comme le successeur de Pierre, le premier des apôtres de Jésus, et, à ce titre, comme le chef suprême de l'Église universelle. Historiquement, la papauté est d'abord apparue comme garantissant l'unité de celle-ci et la continuité de la tradition apostolique, puis, à la chute de l'Empire d'Occident (476), comme le véritable pouvoir d'arbitrage dans l'Europe de l'Ouest envahie par les barbares. Par cette tâche et par la culture à laquelle elle présidait, la papauté s'éloigna de plus en plus nettement de la chrétienté orientale, dont la sépara le schisme de 1054.

Privilégiant, suivant les époques, tantôt ses intérêts temporels, tantôt la mise en œuvre des réformes nécessaires, la papauté fut rejetée, non seulement pour ses abus et ses compromissions séculières, mais jusque dans son principe et ses prétentions apostoliques, par le protestantisme, qui la mit gravement en échec dans les pays du nord de l'Europe et contre lequel elle s'employa à réagir par le mouvement de la Réforme catholique (ou Contre-Réforme), inauguré avec le concile de Trente (1545-1563).

En 1870, les papes, qui étaient depuis des siècles les souverains temporels des États de l'Église en Italie, furent obligés de se replier sur le territoire exigu du Vatican et de considérer leur pouvoir comme étant essentiellement de nature pastorale et spirituelle. C'est à ce moment-là que fut défini, au Ier concile du Vatican, le dogme de l'infaillibilité pontificale. Le IIe concile du Vatican (1962-1965) a contribué à préciser théologiquement le rôle que le pape – considéré désormais, d'une part, comme évêque de Rome et patriarche latin du christianisme d'Occident, d'autre part, comme le premier des évêques de l'Église universelle – exerce au sein de celle-ci en collaboration avec le reste de l'épiscopat selon le principe de la collégialité.