grève [grɛv] 

nom féminin

(de la loc. faire grève, du n. de la place de Grève, à Paris, où se réunissaient les ouvriers au chômage)

  1. Cessation collective et concertée du travail décidée par des salariés : Droit de grève. Être en grève. Faire (la) grève. Se mettre en grève. Grève générale.
  2. Grève de la faim, refus de se nourrir afin d'attirer l'attention sur une revendication, en signe de protestation, etc.

    Grève du zèle, mouvement revendicatif consistant, pour des salariés, à appliquer de manière exagérément scrupuleuse les consignes de travail en vue de bloquer l'activité de l'entreprise.

    Grève perlée, succession de ralentissements du travail à différents postes.

    Grève sauvage, grève décidée par la base en dehors de toute consigne syndicale.

    Grève sur le tas, grève avec occupation du lieu de travail.

    Grève surprise, qui n'a pas été précédée d'un préavis.

    Grève tournante, qui affecte tour à tour certaines catégories du personnel ou certains secteurs d'activité d'une entreprise.

Histoire.

Jusqu'au XIXe s., les grèves de l'Europe occidentale sont corporatives, c'est-à-dire le fait d'une catégorie précise d'artisans ou d'ouvriers. La floraison, dans le monde ouvrier et dans ses organisations, d'idéologies qui contestent la société dans son ensemble conduit, à partir du XIXe s., à envisager la grève comme un moment de la lutte ouvrière qui peut s'intégrer dans une stratégie politique.

Droit.

Le droit de grève est devenu un droit constitutionnel en France depuis la Constitution de 1946. Il a donc fallu près d'un siècle et demi de luttes et de réformes (depuis la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789) pour qu'il soit considéré comme un élément essentiel des libertés publiques. L'exercice de ce droit est cependant encadré : il est restreint pour certaines catégories de fonctionnaires (notamment dans la police et dans l'armée) et certaines limites y ont été apportées par la jurisprudence.