Vienne (congrès de)

Congrès prévu par le premier traité de Paris (mai 1814) et réuni à Vienne (Autriche) afin de réorganiser l'Europe après la chute de Napoléon.

Les décisions y furent prises par les quatre grands vainqueurs et leurs représentants : Autriche (Metternich), Russie (Nesselrode), Grande-Bretagne (Castlereagh), Prusse (Hardenberg). Talleyrand y représentait la France de Louis XVIII. L'acte final, signé en juin 1815, s'inspirait des principes du droit monarchique et de l'équilibre européen, et ignorait le droit des nationalités. La Russie s'agrandissait de la Finlande, de la Bessarabie et de la majeure partie de la Pologne. La Prusse, dont le territoire polonais était réduit, recevait la Poméranie suédoise, le tiers de la Saxe, la Westphalie, une partie de la rive gauche du Rhin. L'Autriche renonçait aux Pays-Bas et aux duchés souabes, mais prenait ou reprenait le Tyrol, Salzbourg, la Galicie, la côte dalmate, le Royaume lombard-vénitien. Le royaume des Pays-Bas (Hollande, Belgique, Luxembourg) était créé et le royaume de Piémont-Sardaigne annexait Gênes. Au nord, le Danemark cédait la Norvège à la Suède. L'Allemagne et l'Italie restaient morcelées. La Confédération germanique, présidée par l'empereur d'Autriche, réunissait trente-huit États souverains. Sur les sept États italiens, un appartenait à l'Autriche, trois avaient des princes autrichiens. La Grande-Bretagne gagnait Malte et les îles Ioniennes, la Guyane et quelques Antilles, Le Cap, l'île Maurice, Ceylan. L'œuvre du congrès de Vienne, consacrée par des alliances européennes, allait assurer à l'Europe quarante ans de paix relative. Mais le mouvement des nationalités, malgré l'échec des révolutions de 1848-1849, devait entraîner sa ruine.