nom masculin
Philosophie de Confucius et de ses disciples.
Confucius et la doctrine.
Confucius est considéré comme l'un des plus grands sages de Chine. Désireux de restaurer l'ordre d'antan et faute de pouvoir agir par le biais de la politique, il tenta de faire passer ses idées dans son enseignement, que ses disciples ont consigné dans ses Entretiens. Son projet était de revenir à la voie royale des sages souverains de l'Antiquité et plus précisément de la période des débuts des Zhou (XIe-IIe s. av. J.-C.). Toutefois, le ritualisme qui sous-tendait la religion cosmique des Zhou s'intègre et se renouvelle dans un projet foncièrement humaniste, dont l'idéal suprême est le ren, expression, étendue à l'humanité entière, d'un sentiment de bienveillance et de confiance tel qu'il en existe au sein d'une famille. Bien que Confucius ne soit pas un chef religieux, sa notion de ren, alliée à celle du rite (li), définit donc l'idéal de l'« homme de bien » indéfiniment perfectible et fonde en définitive une véritable religion de l'homme. Le confucianisme prit une signification plus spéculative avec Mencius, pour qui l'homme accompli est celui dont la nature morale est pleinement développée, le lettré qui vit en conformité avec la vertu. Xunzi apportera à la doctrine l'idée que la nature brute de l'homme est mauvaise et que la bonté ne peut advenir que par la culture et l'éducation.
L'évolution historique.
À la fin de l'époque des Royaumes combattants (481-221 av. J.-C.), le confucianisme s'enrichit de doctrines approfondissant la dimension politique de l'existence et la spéculation sur la nature humaine. Sous les Han (IIe s. av. J.-C. - IIIe s. apr. J.-C.), il devient la doctrine officielle de l'État, les fonctionnaires n'étant désormais recrutés que parmi ceux qui en étaient instruits. Mais, au cours des siècles suivants, il s'ouvre à certaines formes de syncrétisme avec d'autres croyances. Aux IIIe et IVe s., il perd beaucoup de son influence au profit du bouddhisme. Dans la seconde moitié du Xe s. naît le « néoconfucianisme », mouvement illustré par des écoles qui relancent la spéculation sur la nature humaine et sur la place de l'homme dans la société. Par la suite, parallèlement à l'apparition de nouveaux développements théoriques, des lettrés ont tenté de restaurer la doctrine dans son orthodoxie d'antan. Quand la révolution populaire s'est installée en Chine, elle a violemment dénoncé l'ensemble du confucianisme comme cautionnant une politique réactionnaire.