Sous-lieutenant en 1814, il quitte l'armée en 1827 avec le grade de capitaine. Il fréquente depuis 1820 les cénacles romantiques et publie ses premiers Poèmes (1822) ainsi que les Poèmes antiques et modernes (1826), recueil en trois parties qui compose une fresque épique des âges successifs de l'humanité. Le succès de son roman historique Cinq-Mars (1826) sur le favori de Louis XIII, où il fait le procès de la monarchie absolue, l'encourage dans la voie du récit en prose. Il écrit alors deux ouvrages à thèse : Stello (1832) et Servitude et Grandeur militaires (1835). En même temps, il est attiré par le théâtre, pour lequel il traduit en vers Othello (1829) et donne deux drames en prose, la Maréchale d'Ancre (1831) et surtout Chatterton (1835). Après 1837, la mort de sa mère, sa rupture avec l'actrice Marie Dorval et la maladie de sa femme le font s'éloigner de Paris et des milieux littéraires. Vigny publie encore quelques grands poèmes dans la Revue des Deux Mondes (« la Mort du loup », « la Maison du berger », « le Mont des Oliviers », « la Bouteille à la mer »), où il déplore la solitude à laquelle condamne le génie, l'indifférence de la nature et celle des hommes. Après sa mort ont paru les Destinées (1864), recueil rassemblant ses poèmes philosophiques, une suite de Stello, et le Journal d'un poète.