commedia dell'arte [kɔmedjadɛlarte]

nom féminin

(mots it. « comédie de fantaisie »)

Forme théâtrale italienne basée sur l'improvisation (acrobaties, pantomimes, lazzi, etc.) à partir de canevas et de personnages traditionnels (Arlequin, Matamore, Pantalon, Scaramouche, entre autres).

Née en Italie à la fin du XVIe s., la comédie de l'art, c'est-à-dire de « métier scénique », s'opposait primitivement à la « comédie soutenue » (commedia sostenuta), qui était écrite, apprise et récitée, et qui représentait un art « littéraire » du théâtre. La commedia dell'arte comportait, surtout en ses premières époques, de longues parties improvisées par les comédiens sur des canevas fixés à l'avance. Elle exigeait de l'acteur un jeu plastique très souple et expressif, presque dansant et souvent acrobatique. Elle comportait des personnages conventionnels, des types humains dont le caractère et le costume étaient fixés de manière permanente, chaque type restant la spécialité d'un comédien. Les principaux de ces personnages types, le plus souvent immédiatement reconnaissables grâce à leur masque et à leur costume, étaient Arlequin, Pedrolino (qui devint le Pierrot français), Scaramouche, le vieux Pantalone, le fanfaron Capitan, Pulcinella, le Polichinelle napolitain. Les femmes, Colombine, Isabelle, Sylvia, jouaient sans masque. Des « comédiens de l'art » vinrent à plusieurs reprises à Paris et y travaillèrent longtemps. Ils eurent une grande influence sur Molière acteur et auteur, et sur Marivaux, qui écrivit pour eux une partie de son œuvre.

Beaucoup de troupes, aujourd'hui, continuent de se référer à la commedia dell'arte et à pratiquer ce style de théâtre toujours passionnant pour l'acteur confronté à une technique de jeu difficile et pour le public populaire amateur de ces farces insolentes.