L'acier est essentiellement obtenu par affinage de la fonte, mais aussi par fusion de ferrailles récupérées (élaboration en fours électriques) et, en quantité limitée, par réduction directe du minerai. Dans le haut-fourneau de l'usine de fonte, le minerai aggloméré (oxydes de fer) est réduit en présence de coke à plus de 2 000 °C.

La filière continue de l'acier.

La fonte est transformée dans un convertisseur en acier sauvage, sous l'action de l'oxygène et par addition de ferrailles. Composition et température sont ajustées dans la station d'affinage. Un répartiteur alimente les lignes de la machine à coulée continue. Il en sort des ébauches (ou brames) qui sont refroidies, découpées, marquées puis laminées. Les tôles subissent des traitements thermiques et de surface (étamage, zingage) puis sont mises en bobines, découpées en feuilles ou refendues. L'acier peut aussi être forgé, filé, étiré, tréfilé, embouti, estampé, etc. Il peut enfin être revêtu et/ou subir des traitements chimiques (cémentation, nitruration) qui lui confèrent une dureté élevée en surface.

Aciers ordinaires et aciers alliés.

La structure et les propriétés de l'acier dépendent de sa teneur en carbone, de la présence ou non d'éléments d'addition, des traitements thermiques (la trempe) et mécaniques (écrouissage) subis. On distingue deux grands groupes de nuances d'acier : les aciers ordinaires, qui ont une teneur en carbone inférieure à 1 %, et les aciers alliés dans lesquels sont ajoutés un ou plusieurs autres métaux (nickel, manganèse, chrome, silicium, etc.) pour obtenir des propriétés particulières. L'addition de nickel augmente les caractéristiques mécaniques et, à forte teneur, favorise la résistance à la corrosion ; le chrome rend l'acier inoxydable, résistant aux divers milieux agressifs ; le silicium en augmente l'élasticité et la résistance aux chocs ; le manganèse donne une remarquable tenue au choc et à l'usure. Ces aciers alliés, dits spéciaux, sont élaborés pour des utilisations précises : fabrication d'outillage, aciers réfractaires, aciers pour la confection d'outils de coupe à grande vitesse, aciers pour aimants, etc.

L'acier et l'architecture.

L'acier a remplacé le fer après l'Exposition universelle de Paris (1889), d'abord pour l'ossature des gratte-ciel ou pour armer le béton, ensuite pour la construction des ponts : il est utilisé laminé, au pont Mirabeau (1894), et moulé, au pont Alexandre-III (1898), à Paris. Il devient matériau d'architecture, dès 1937, avec la maison du peuple de Clichy. Le Centre Georges-Pompidou ou l'Institut du monde arabe, ainsi que diverses autres réalisations du courant high-tech sont autant d'exemples de l'actualité de ce matériau.