GÉOGRAPHIE
Le pays, enclavé, n'a pas d'unité géographique. Sa partie centrale, le haut Veld (plus de 1 400 m d'altitude), est parcourue par le Great Dyke, affleurement de roches basiques riches en minerais. Elle se raccorde aux hautes terres de l'Est qui culminent à 2 600 m. Le moyen Veld, au N.-O. et au S.-O. du pays, se situe entre 700 et 1 400 m d'altitude, tandis que les vallées du Zambèze et du Limpopo constituent le bas Veld.
La population comprend deux groupes principaux : les Shona (77 % de la population) et les Ndébélé (18 %). La population blanche, métis et asiatique, représente environ 3 % du total. L'accroissement naturel est de 3 % par an environ.
Héritage de la colonisation, le pays, demeuré en majeure partie rural, juxtapose cultures vivrières (maïs, mais aussi millet et arachide) et cultures commerciales (tabac, coton, canne à sucre, café et thé), auxquelles s'ajoute l'élevage.
Le sous-sol fournit notamm. de l'or, des diamants (dont la production a notablement baissé), du chrome, du nickel, du platine et du charbon. L'industrie a connu un certain essor (métallurgie, chimie, agroalimentaire, textile). Mais l'indépendance, puis des réformes brutales ont provoqué le départ d'une grande partie de la minorité blanche et désorganisé l'économie. Après une amélioration à la suite de la réforme monétaire de 2009, la situation économique s'est de nouveau détériorée. De nombreux Zimbabwéens quittent le pays pour chercher du travail en Afrique du Sud et échapper à la misère.
HISTOIRE
Aux premiers occupants, les Bochimans, viennent se mêler des populations bantoues, qui exploitent l'or et le cuivre.
XIVe-XVe s. Des constructions en pierre sont élevées sur de nombreux sites, notamment à Zimbabwe.
XVe s. Fondation de l'empire du Monomotapa.
XVIe s. Les Portugais étendent leur influence sur le Monomotapa, dont l'empire se morcelle.
Dans le dernier quart du XIXe s., Cecil Rhodes occupe la région pour le compte de la Grande-Bretagne, à la tête de la British South Africa Chartered Company.
1911. Les territoires conquis sont divisés en Rhodésie du Nord (actuelle Zambie) et Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe).
1953-1963. Une fédération unit le Nyassaland et les deux Rhodésies.
1965. Chef de la minorité blanche, le Premier ministre Ian Smith proclame unilatéralement l'indépendance de la Rhodésie du Sud.
1970. Instauration de la république.
Le gouvernement, rejeté par la communauté internationale en raison de sa politique raciale et confronté à une guérilla grandissante, doit composer avec l'opposition noire modérée.
1979. Constitution d'un gouvernement multiracial.
1980. Des élections portent au pouvoir R. Mugabe, leader nationaliste noir. L'indépendance du Zimbabwe est reconnue. Le nouveau pouvoir met en place un régime socialiste.
1987. À la suite de l'établissement d'un régime présidentiel, R. Mugabe devient chef de l'État (réélu en 2002 et 2008).
2002. La réforme agraire engagée dans les années 1980 et radicalisée à partir de 2000 (expropriation des fermiers blancs par une législation contraignante et le recours à la violence) conduit à une grave crise économique.
2003. Le Zimbabwe quitte le Commonwealth (dont il avait été suspendu en 2002).
2007. Lancement d'une politique d'« indigénisation » des entreprises, dont l'objectif est de les obliger à céder au moins 51 % de leur capital à des Zimbabwéens.
2008. Lors de l'élection présidentielle, R. Mugabe se déclare vainqueur d'un second tour sans adversaire, le candidat de l'opposition, Morgan Tsvangirai, ayant renoncé à le disputer en raison d'un contexte de graves violences.
2009. En application d'un accord de partage du pouvoir (conclu en sept. 2008), M. Tsvangirai devient Premier ministre. Mais il hérite d'un pays exsangue (menaces de famine, épidémie de choléra).
2017. L'armée écarte du pouvoir R. Mugabe (reconduit en 2013 après l'adoption d'une nouvelle Constitution). Emmerson Mnangagwa lui succède dans l'attente des élections.
2018. L'élection présidentielle de juillet 2018 confirme E. Mnangagwa, élu dès le premier tour, à la tête de l'État.