GÉOGRAPHIE
Le Soudan vient au 2e rang des pays d'Afrique pour sa superficie. Sa population a été en grande partie islamisée et arabisée.
Le pays est généralement plat, les hauteurs se situant à la périphérie, et le Nil le traverse du sud au nord. Entre les 10e et 15e parallèles se situe le cœur du pays, qui reçoit entre 300 et 600 mm de pluies. Dans la Gezireh, entre le Nil Blanc et le Nil Bleu, grâce à des barrages, des périmètres irrigués produisent du coton ainsi que des cultures diversifiées (sorgho, blé, canne à sucre). À l'ouest, les cultures pluviales sont possibles (coton, sorgho, millet, arachide, sésame, acacia dont on tire la gomme arabique), complétées en altitude (Darfour) par le blé et l'élevage. Dans le Nord s'étend le domaine saharien, parcouru par des nomades (chameaux, bovins), sauf au nord-ouest, pratiquement vide. L'agriculture n'est possible que dans les oasis et le long de la vallée du Nil, densément peuplée. L'agriculture emploie plus des trois quarts de la population active, mais ne satisfait pas la demande intérieure. La disponibilité en eau reste le problème crucial.
Par ailleurs, les régions sahéliennes, fragiles, se désertifient par endroits. L'or, le pétrole – dont le Soudan a perdu les trois quarts des recettes depuis l'indépendance du Soudan du Sud, qui en contrôle la plupart des gisements –, le cheptel (bovins, ovins, caprins), le sésame et la gomme arabique constituent l'essentiel des exportations. Mais le pays importe la quasi-totalité des produits manufacturés et une grande partie des produits pétroliers. Ses principaux partenaires commerciaux sont la Chine, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte et l'Inde. Le pays, qui doit faire face à de graves dissensions internes, est endetté et dépend de l'aide internationale.
HISTOIRE
Dans l'Antiquité, l'histoire du Soudan se confond avec celle de la Nubie, qui en couvre la partie septentrionale. Appelée pays de Koush par les Égyptiens, la Nubie est conquise par les Pharaons au début du IIe millénaire.
VIe s. av. J.-C. Fondation du royaume de Méroé, capitale de la Nubie.
V. 350 apr. J.-C. Méroé est détruite par les Éthiopiens.
Des royaumes chrétiens s'y succèdent à partir du VIe s., progressivement soumis par les Arabes, qui y diffusent l'islam. À partir du XVe s. se constituent des sultanats. De vastes zones sont dépeuplées par la traite.
1820-1840. Méhémet-Ali, vice-roi d'Égypte, conquiert la région, dont Khartoum devient la capitale.
1881. Début de l'insurrection du Mahdi, chef musulman qui proclame la guerre sainte contre les Britanniques.
1898. Le général Kitchener rétablit le pouvoir anglo-égyptien, qui prend la forme d'un condominium (1899).
1956. La République indépendante du Soudan est proclamée.
1969-1985. Le général Nimayri dirige le pays, sous un régime de parti unique. Les dissensions entre le Nord, musulman et arabisé, et le Sud, en majorité animiste et chrétien, conduisent à la reprise du conflit entre les deux régions (1983).
1989. Les militaires renversent le gouvernement civil et, sous la conduite du général Umar Hasan al-Bachir, instaurent un régime d'inspiration islamiste.
À partir de 1992. L'armée ne parvient pas à réduire la rébellion sudiste, dirigée par le colonel John Garang. Les populations du Sud sont durement touchées par la famine.
1996. Le général al-Bachir est confirmé à la tête de l'État par une élection (réélu en 2000 et 2014).
Depuis 2003. Au Darfour, la répression meurtrière de mouvements d'insurrection par des milices locales, appuyées par l'armée, provoque une catastrophe humanitaire.
2005. Le gouvernement soudanais et la rébellion sudiste signent un accord de paix. Le général Salva Kiir (successeur de J. Garang, mort accidentellement en juillet) devient premier vice-président de la République et un gouvernement d'union nationale est mis en place.
2009. L'inculpation du président al-Bachir par la Cour pénale internationale, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, génère de fortes tensions.
2011. Le Soudan du Sud accède à l'indépendance.
2019. Dans un contexte de manifestations populaires, le président al-Bachir est renversé par un coup d'État militaire (avril). Après la mise en place d'un gouvernement de transition, des élections sont annoncées pour 2022.
2021. Un nouveau coup d'État militaire entraîne l'arrestation (oct.) du Premier ministre de transition, issu de la société civile, qui est rappelé (nov.) avant de démissionner (janv. 2022).
