Commandant la Légion étrangère au Maroc (1923-1927), chef d'état-major de l'armée (1933), il participe à la répression de la grève des mineurs des Asturies (1934). Écarté par le Front populaire, qui l'envoie aux Canaries comme commandant général des troupes (1936), il participe au soulèvement nationaliste de juill. 1936, puis est nommé généralissime et chef du gouvernement (29-30 sept. 1936) par la junte de Burgos. Proclamé « chef suprême » (Caudillo) puis chef de l'État, du gouvernement et de l'armée (30 janv. 1938), il instaure à l'issue de la guerre un régime autoritaire, théoriquement inspiré des principes de la Phalange, parti unique. Gouvernant avec l'appui de l'Église et de l'armée, il crée des Cortes (1942), dont les membres sont élus par les corporations ou nommés par le gouvernement. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Franco proclame la neutralité de l'Espagne. En 1947, il fait voter une « loi de succession » stipulant que l'Espagne est une monarchie dont il est protecteur-régent, puis, en 1969, il choisit don Juan Carlos de Bourbon comme successeur avec le titre de roi. À l'extérieur, l'hostilité des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale à l'égard de son régime isole l'Espagne, qui ne peut entrer à l'ONU qu'en 1955 et dans l'OECE qu'en 1958.
Le régime que le général Franco a incarné est l'un des plus contestés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Le général Franco est en effet considéré par les uns comme un dictateur pérennisant des méthodes condamnées par les démocraties, par les autres comme le seul homme capable d'assurer à l'Espagne, encore marquée par les séquelles d'une atroce guerre civile, son intégration dans l'Europe.