Des nombreux drames qu'il écrivit, il nous en reste sept : les Suppliantes (v. 463), les Perses (472), les Sept contre Thèbes (467), Prométhée enchaîné et les trois pièces constituant la trilogie de l'Orestie (Agamemnon, les Choéphores, les Euménides). Véritable fondateur de la tragédie grecque, il lui a donné sa forme (introduction d'un second acteur, alternance du dialogue et des parties chantées par le chœur, détermination des costumes) et son esprit : la démesure (hybris) conduit l'homme à l'erreur, mais la vengeance divine (némésis) rétablit la justice, garant de l'équilibre naturel et social. Le lyrisme d'Eschyle excite chez le spectateur un sentiment d'angoisse, mais vient ensuite la solution harmonieuse des conflits, qui réside dans la modération, fondement de la morale athénienne.
