GÉOGRAPHIE
Des reliefs périphériques entourent une dépression occupée en son centre par les Lacs et les « Quatre Bras » (Mékong inférieur et supérieur, Tonlé Sap, Bassac). Dans ce pays tropical, la vie est rythmée par la mousson d'été permettant la riziculture, provoquant aussi des inondations saisonnières. Le riz demeure la base de l'alimentation, la pêche est temporairement et localement active. Les plantations d'hévéas (sur des terres basaltiques dans l'Est), développées pendant la colonisation française mais gravement touchées par la guerre, fournissent à nouveau auj. un caoutchouc qui est la principale matière première du pays. Ruinée par les années de guerre, l'économie se libéralise et connaît, grâce à l'industrie de la confection et au tourisme, une forte croissance.
HISTOIRE
Des origines au protectorat français. Fondé au Ier s. de notre ère, le royaume du Funan, établi sur le delta et le cours moyen du Mékong, est conquis au XIe s. par des ancêtres des Khmers.
802 - v. 836. Jayavarman II instaure le culte du dieu-roi, liant la royauté au pouvoir divin de Shiva, dieu de l'hindouisme.
Ses successeurs fondent un empire dont les frontières atteignent la Birmanie et le Viêt Nam actuels. Sa capitale, Angkor, est le foyer d'une brillante civilisation. Le royaume décline au XIIIe s., époque à laquelle le bouddhisme triomphe.
1432. Angkor est abandonnée au profit de Phnom Penh.
À la fin du XVIe s., le Cambodge devient vassal du royaume siamois. Il sert par la suite de terrain de bataille entre Siamois et Vietnamiens (qui colonisent le delta du Mékong au XVIIIe s.).
1863. Traité établissant le protectorat de la France.
Du protectorat au Cambodge actuel
1953. Norodom Sihanouk, roi depuis 1941, obtient l'indépendance totale du Cambodge avant d'abdiquer en 1955.
1960. Norodom Sihanouk revient au pouvoir, comme chef de l'État. Il bénéficie du soutien des pays socialistes et de la France et entend maintenir une politique de neutralité.
1970. Il est renversé par un coup d'État militaire, appuyé par les États-Unis, au profit du général Lon Nol.
1975. Les Khmers rouges prennent le pouvoir. Devenu le Kampuchéa démocratique, le pays est soumis à une dictature meurtrière, dirigée notamment par Pol Pot et Khieu Samphan, et soutenue par la Chine. Le régime est tenu pour responsable de la mort de 1,7 million de Cambodgiens (20 % de la population globale).
1979. Les adversaires du régime s'emparent du pouvoir avec l'aide militaire du Viêt Nam, qui occupe le pays, lequel devient la République populaire du Kampuchéa.
1982. Sihanouk réussit à regrouper les adversaires du nouveau régime, dirigé à partir de 1985 par Hun Sen, et forme avec eux un gouvernement de coalition en exil.
1989. Les troupes vietnamiennes se retirent du pays, redevenu l'État du Cambodge.
1990. Création d'un Conseil national suprême (CNS) regroupant les représentants du régime et ses opposants. L'ONU s'engage à contrôler la mise en place d'institutions démocratiques.
1991. Retour à Phnom Penh de Norodom Sihanouk, nommé président du CNS. Parallèlement, le gouvernement du Cambodge reste en place.
1993. Après des élections libres, la monarchie est restaurée et un gouvernement de coalition est formé.
1998. Mort de Pol Pot. Les derniers chefs khmers rouges se rallient au pouvoir ou sont arrêtés.
2004. Norodom Sihanouk décide de se retirer. Un de ses fils, Norodom Sihamoni, lui succède sur le trône.
2009-2012. Les procès ouverts contre plusieurs responsables khmers rouges se heurtent à de nombreux obstacles. Duch, dirigeant du camp S-21, est condamné à la prison à vie en 2012.
2013 et 2018. Le Parti du peuple cambodgien conserve sa majorité et Hun Sen est reconduit comme Premier ministre.